Prix à la pompe Y a-t-il une logique ?


H.T
Mercredi 17 Mai 2017

Ménager les consommateurs et les entreprises, un vrai dilemme

Une nouvelle baisse des prix des produits pétroliers est intervenue, hier 16 mai, avec le recul du prix du gasoil de 36 centimes et de celui de l’essence de 33 centimes.
Avec l’annonce de cette baisse, le Groupement des pétroliers du Maroc a tenu à faire savoir, à travers un quotidien économique de la place, que compte tenu des stocks de sécurité imposés aux distributeurs, ces baisses vont occasionner une perte globale de plus de 300 millions de DH.
Ce à quoi Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz (SNIPG), avait mis un bémol au cours du mois dernier sans que personne n’y prenne garde ou ne daigne réagir.
Lors d’une conférence organisée le 13 avril dernier à Mohammedia, il avait, en effet, révélé que lesdites réserves stratégiques ont régressé à des niveaux alarmants et que le Maroc ne disposait que  d’une semaine de réserves de fuel destiné à la production de l’électricité et que les capacités  de stockage d’hydrocarbures ont été fortement impactées par l’arrêt de la Samir qui disposait toujours de plus de trois mois de réserves. 
Il avait également attiré l’attention sur le fait que les prix appliqués actuellement sont supérieurs de plus d’un dirham par litre de carburant à ceux  qui l’avaient été avant la libéralisation des prix des carburants. La différence se monterait à plus de 10 milliards de DH, avait-il indiqué en précisant que les prix des carburants sont fixés aujourd’hui par les grandes sociétés de distribution qui imposent leur loi aux petites entreprises. 
Des données qui laissent pantois puisque les prix de vente maxima au public sont, en principe, calculés conformément aux dispositions pertinentes de l’arrêté du ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance n° 4545-14 du 29 daté de décembre 2014 et relatif à la fixation des prix de reprise en raffinerie et de vente des combustibles liquides et que s’il n’y a pas de respect de ces dispositions, celui-ci devrait agir avec rigueur et diligence pour que la loi soit respectée.
Il aurait donc dû intervenir pour confirmer ou infirmer ces données, ne serait-ce qu’au regard du fait que ce secteur est stratégique et que toute assertion pourrait lui porter atteinte si elle est malveillante. Mais ces informations n’ont pas été officiellement démenties depuis lors tant du côté officiel que de celui des pétroliers. Ce qui peut sembler normal au regard du fait qu’une certaine opacité entoure toutes les questions qui se rapportent à ce dossier. 
Il n’en demeure pas moins qu’il pose et continue à poser problème tant pour les simples consommateurs que pour les professionnels du secteur.
Pour les premiers, la logique, si basique soit-elle, voudrait que toute baisse du prix des carburants raffinés à l’international soit répercutée sur le prix à la pompe. 
Quant aux seconds, ils subodorent l’existence de pratiques anticoncurrentielles de la part des distributeurs d’hydrocarbures.
Il y a quelques mois, l’Union des syndicats professionnels du secteur de transport au Maroc et le bureau syndical régional-transport routier avaient dénoncé dans une lettre de saisine au Conseil de la concurrence- institution inexistence actuellement du fait de la fin du mandat des membres de ce Conseil depuis 2013- ce qu’ils nomment «des pratiques anticoncurrentielles des distributeurs d’hydrocarbures (gasoil-essence), et qui sont à l’origine de stagnation des prix au-delà de prix butoir convenus entre elles, ne reflétant pas les cours du baril de pétrole», a précisé cette lettre. Et d’ajouter que «ces comportements sont gravement préjudiciables aux consommateurs (dont très particulièrement les transporteurs) et à l’économie nationale.
Qui faut-il croire ? Comment démêler cet écheveau préjudiciable tant aux bourses des ménages qu’à la trésorerie des entreprises ? Autant de questions auxquelles des réponses doivent être apportées dans les meilleurs délais, ne serait-ce que tout surplus de transparence ne peut qu’impacter positivement l’économie nationale.
 


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